Pacella Mark

Je dessine depuis que j’ai environ 2 ans. Ma mère, une écrivaine prolifique, a gardé une petite pile de papier et un stylo à bille où elle était assise à la table de la cuisine, j’étais perché près d’elle sur ma chaise haute. De cette station inamovible, je l’ai regardée écrire. Et pour le monde entier, il n’était pas une idée de ce qu’elle faisait, si ce n’est de la voir laisser des marques sans fin sur des feuilles infinies de papier d’écriture jaune.

Un petit objet en forme de bâton dans sa main se déplacerait à travers le papier vide et laisserait des marques dans son sillage.

J’en étais, faute d’un meilleur mot, amoureux de ça. Le petit bâton étrange qui a laissé derrière lui de si belles et magiques lignes.

Un jour, elle m’a laissé répondre à un téléphone ou peut-être verser une tasse de café fraîche. À ce moment-là, l’objet de mon objectif singulier était enfin en main. Je me souviens que c’était juste une chose ordinaire, un bâton dur et clair rempli d’une veine solitaire d’obscurité pure. J’ai pensé à la façon dont elle l’a tenu… et tenant le bord de la table avec mon autre main penchée dedans… pour voir ce que je pouvais faire.

Le bâton, serré dans ma petite main maladroite se déplaçait à travers la surface propre et brillante sans effort.

Il a dansé sur la table de travail en acier nu (que je m’assois encore aujourd’hui / en face de sa mémoire en prenant mes repas.) laissant des formes et des fils qui se sont animés et étaient en quelque sorte liés à une source sans nom et animée que je pouvais à peine imaginer.

Je ne suis pas sûr à ce jour si je l’ai poussé ou si ça m’a tiré.

Ou les deux.

Les lignes sont devenues des formes et celles-ci sont devenues des choses.

J’étais hypnotisée.